La gestion technique de l'élevage
.1 Le planning d'élevage.
Le planning permet de programmer systématiquement toutes les opérations qui se déroulent à la maternité où il est installé
Il existe plusieurs types de planning dont trois sont fréquemment utilisés en élevage cunicole. On distingue :
• le planning casier
• le planning linéaire
• le planning circulaire
1.1 Le planning casier
Le planning casier peut se faire aisément avec du bois. On construit simplement une grande boîte dans laquelle on dispose des casiers en nids de pigeon. On dispose 31 cases horizontales correspondant aux jours du mois, installées sur 4 niveaux correspondant aux opérations ci-après :
• Niveau 1 = pratique de la saillie
• Niveau 2 = contrôle de gestation (palpation)
• Niveau 3 = préparation des mises bas : pose et ouverture des boites à nid
• Niveau 4 = sevrage
Ce qui aboutit à un total de 124 casiers. La rangée correspondant aux mises bas peut être dédoublée (une rangée préparation des boites à nid et une rangée prévision de mise bas) si la préparation des boites à nid se fait plus de 2-3 jours avant la date prévue pour la mise bas (30 jours après la saillie positive).
Chaque femelle est représentée par une fiche. On emploie deux couleurs de fiches, par exemple bleue pour le sevrage et verte pour les autres opérations telles que saillie, palpation, préparation des mises bas. On déplace alors la fiche de la femelle en la mettant dans la case correspondant au jour et à l'opération à effectuer.
Il est à utiliser dès que le nombre de reproductrices atteint la vingtaine. Il est très fonctionnel et facile à réaliser. Son inconvénient est qu'il n'a aucune mémoire puisqu'il ne laisse aucune trace, d'où la nécessité d'une grande rigueur de gestion des casiers..
1.2 Le planning linéaire
Une ligne est attribuée à chaque femelle. On indique à l'aide de punaises de différentes couleurs, les opérations à effectuer dans les colonnes correspondant aux jours où elles doivent être réalisées (les jours sont inscrits de 1 à 365). Chaque couleur de punaise correspond à une opération de l'élevage (saillie, palpation, date présumée de la mise bas, etc). Ce planning permet d'éviter les multiples enregistrements mais il nécessite un panneau et du papier de grandes dimensions ainsi que des punaises de couleur.
1.3 Le planning circulaire
Il est constitué d'un disque circulaire, découpé en secteurs représentant chacun un jour. Les femelles faisant l'objet de la manipulation sont repérées par une punaise numérotée mise en place le jour de la saillie. Des cercles concentriques numérotés (de 1 à 3 ou 4) permettent de placer de plus en plus vers le centre les femelles qui sont resaillies suite à une palpation négative, de manière à pouvoir procéder aux éliminations. Chaque jour, on fait tourner le disque d'un secteur. Les punaises arrivent alors face au jour de l'opération à effectuer. Ce planning existe dans le commerce mais peut-être fabriqué aussi par l'éleveur avec du contreplaqué.
La gestion informatisée :
Il existe dans le commerce, en Europe ou au Canada, plusieurs programmes ou logiciels utilisables sur micro-ordinateurs, pouvant contribuer à la conduite d'élevage. Ce mode de gestion vient en appoint à ceux décrits plus haut ; il ne les exclut pas nécessairement.
1.2 Les inscriptions nécessaires pour bien suivre l'élevage.
L'enregistrement des différents paramètres zootechniques des animaux permet à l'éleveur de suivre dans le temps et l'espace, l'évolution de son élevage. Cet enregistrement sert aussi de base pour les travaux de sélection. Les enregistrements indispensables pour le bon suivi d'un élevage sont les suivants :
1.2.1 A la maternité
Les fiches individuelles des mâles et femelles, les fiches de sevrage, les fiches collectives doivent être tenues rigoureusement à jour. Elles doivent être mises dans des pochettes et classées pour éviter les pertes éventuelles et les erreurs.
Des modèles de fiches individuelles pour femelle ou pour mâle couramment utilisés dans les élevages sont représentés sur les figures 77 et 78. Sur la fiche femelle, le nombre de lapereaux retirés ou ajoutés (adoptés) est mentionné de manière à pouvoir bien déterminer les pertes entre le nombre de laissés (nés vivants + retirés + adoptés) et le nombre de sevrés.
Il est aussi utile de tenir en outre une fiche collective qui se présente comme l'indique la figure 79. La fiche collective a l'avantage de permettre à l'éleveur de faire rapidement les calculs de taux de mise bas, de taux de fertilité, de taux de mortalité entre la naissance et le sevrage, d'apprécier la prolificité de l'élevage, le taux de fonte, etc…
1.2.2 A l'engraissement.
L'éleveur doit aussi enregistrer :
• le nombre de lapins sevrés, et le nombre de lapins abattus
• le poids des lapins sevrés, et celui des lapins abattus (poids vif, poids de carcasses)
• l'évolution de la mortalité
• la consommation d'aliments
Cela lui permet de calculer la vitesse de croissance, la mortalité, l'indice de consommation d'engraissement, le rendement à l'abattage.
1.3. Les paramètres de la gestion technique de l'élevage cunicole
Les paramètres à retenir sont les suivants.
*Nombre de cages-mères(CM)
C'est le nombre de cages équipées de boites à nids à la maternité permettant à une lapine de mettre bas et d'allaiter ses lapereaux jusqu'au sevrage.
*Femelles présentes (ou femelles reproductrices) (FP)
Il s'agit des femelles saillies au moins 1 fois et effectivement présentes dans l'élevage.
*Taux d'occupation des cages-mères en %
Il s'agit du rapport entre le nombre moyen de femelles présentes (FP) pendant une période et le nombre total de cages-mères ou cages équipées de boites à nid disponibles dan l'élevage sur la même période: Taux = FP / CM x 100
*Taux de fonte du cheptel en %
C'est le rapport entre le nombre de femelles mortes et reformées (FM) et le nombre moyen de femelles présentes pendant une période donnée: Fonte = FM / FP x 100.
*Taux annuel de renouvellement des femelles en %
C'est le rapport entre le nombre de femelles renouvelées et saillies pour la première fois dans l'année de production et le nombre moyen de femelles reproductrices présentes dans la même année.
*Taux de fertilité ou taux de mise bas en %
C'est le rapport entre le nombre de mises bas observées (MB) et le nombre de saillies réalisées (SR) : Fertilité = MB / SR x 100
*Nombre de nés totaux par mise bas
Le nombre total de lapereaux nés par mise bas (LN), encore appelé prolificité, résulte du rapport entre le nombre total de lapereaux nés (vivants + morts) et le nombre de mises bas (MB) : LN / MB
C'est, en fait, la moyenne de la taille des portées à la mise bas.
*Taux de mortinatalité
C'est le rapport entre le nombre de lapereaux trouvés morts lors du premier contrôle (le jour de la mise bas dans les élevages bien tenus) et le nombre total de lapereaux nés (vivants + morts).
*Taux de mortalité naissance-sevrage en %
C'est le pourcentage moyen de la mortalité observée pour les lapereaux nés vivants entre la naissance et le sevrage.
*Nombre de sevrés par mise bas
Il s'agit du nombre moyen de lapereaux vivants au moment du sevrage rapporté au nombre total de mises bas sur une période donnée. Il est souvent confondu avec le nombre lapereaux de sevrés par sevrage (taille moyenne des portées ayant au moins un lapereau vivant au moment su sevrage) qui lui n'inclut pas les portées totalement disparues entre la naissance et le sevrage.
*Nombre de sevrés par sevrage
Rarement employé dans les systèmes de GTE, mais souvent observés par les éleveurs, c'est la taille moyenne des portée effectivement sevrées (voir ci-dessus). Il a l'inconvénient «d'oublier» les porteés totalement mortes
*Taux de mortalité sevrage-vente en %, ou mortalité à l'engraissement
Pou une période donnée, c'est rapport entre le nombre de lapereaux morts entre le sevrage et le moment prévu pour la vente d'une part et le nombre total de lapereaux sevrés d'autre part.
*Nombre moyen de lapereaux sevrés par femelle par unité de temps
C'est le cumul des lapereaux sevrés au cours d'une période donnée divisé par le nombre miyen de femelles présentes dans l'élevage. Il est fonction de l'intervalle entre mises bas successives, de la prolificité et du taux de mortalité naissance-sevrage.
*Nombre de lapins produits par cage-mère et par an.
Le critère est calculé en additionnant sur un an les lapins vendus et conservés pour le renouvellement du cheptel et divisant ce total par le nombre moyen de cages mères de l'élevage. On calcule de la même manière le Nombre de lapins produit par femelle et par an
*Intervalle moyen entre 2 mises bas par femelle
C'est le nombre moyen de jours qui séparent 2 mises bas consécutives d'une même femelle. Il traduit la productivité des lapines et dépend du rythme de reproduction utilisé (intensif, semi-intensif ou extensif) et du taux de réussite des saillies.
*Nombre de saillies par cage-mère par an
C'est le nombre total de saillies effectuées pendant une année, divisé par le nombre de cages-mères de l'élevage
*Nombre de mises bas par cage-mère par an
C'est le nombre total de mises bas pendant une année, divisé par le nombre de cages-mères de l'élevage.
*Nombre de sevrés par cage-mère et par an
C'est le nombre total de lapereaux sevrés pendant un an, divisé par le nombre de cages-mères..
*Indice de consommation économique.
Il se calcule en divisant la consommation totale annuelle d'aliments composés (maternité et engraissement, mâles, futurs reproducteurs) par le poids de lapins vendus.
*Marge sur coût alimentaire par cage-mère et par an
C'est l'ensemble des recettes annuelles réalisées par cage-mère moins les dépenses alimentaires engagées pour la même période
2 La gestion économique
Pour apprécier la rentabilité d'un élevage, l'éleveur doit avoir un cahier pour enregistrer les recettes et les dépenses. Les lapins sortis pour l'auto-consommation familiale ou offerts à des amis doivent être mentionnés dans la rubrique des recettes, et comptés pour une valeur identique à celle des lapins effectivement vendus. Une attention particulière doit être accordée au renouvellement du cheptel reproducteur. Lorsque l'éleveur fait de l'auto-renouvellement, tous les lapins sélectionnés à l'engraissement pour remplacer les reproducteurs en fin de carrière, doivent être enregistrés dans la partie des recettes.
Lors du calcul de la rentabilité, l'éleveur doit tenir aussi compte de l'amortissement des bâtiments, des cages et du petit matériel. Que la main d'œuvre soit familiale ou salariée, elle doit être prise en compte au moment de l'évaluation de l'exploitation. Un bon éleveur doit à la fin de chaque année faire le bilan financier de son exploitation.
Les objectifs de production (gestion technique et financière)
Une gestion bien comprise et efficace nécessite de se fixer des objectifs en matière d'effectif et de résultats techniques et financiers.
FORMATIONS QUALIFIANTES AGRICULTURE ET ELEVAGE